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poésie - Page 19

  • muter, mutons

    dérèglement global secouer

    secouer ces vieilles chaînes

    ces règles millénaires qui nous agissent depuis l'aube

    dérèglement parce que mutation

    subrepticement nous mutons

    muterons-nous moutons ?

    tout est là déjà en germes, en boutons

     

    les nouvelles règles s'ébauchent

    les vieilles configurations sont à l'agonie

    le casting est en cours les acteurs attendent

    ils fourbissent de nouvelles armes

    nous pouvons toujours espérer que les matraques

    seront plus douces

  • Petits propos

    " Bien entendu, l'intégrisme empêche la poésie de s'épanouir. Son manichéisme sans appel ne convient pas du tout à la poésie. L'intégrisme a des réponses toutes prêtes. Le poète est celui qui doute et accepte l'autre. Il me semble que le poésie est liée à la paix. Elle est en adoration devant la beauté des choses et bien entendu devant la beauté féminine. L'intégrisme isole la femme et la cache. La poésie aime le vin; l'intégrisme l'interdit. La poésie sacralise les plaisirs sur terre. l'intégrisme s'y oppose farouchement. La poésie libère les sens. L'intégrisme les bride."

    Mahmoud Darwich (interview réalisée par Muriel Steinmetz, L'Humanité, 15 Avril 2004)

     

     

     

     

    * A propos de Mahmoud Darwich

    http://mahmoud-darwich.chez-alice.fr/accueil.html

  • l'insurrection poétique

    img005.jpgCe n'est pas moi qui clame, c'est la terre qui tonne,

    gare à toi, gare, car le diable est devenu dément,

    fuis au fond des sources pures et profondes,

    plie-toi dans la plaque de verre,

    dérobe-toi derrière la lumière des diamants,

    sous les pierres, parmi les insectes rampants,

    ô cache-toi dans le pain frais,

    mon pauvre, pauvre ami.

    Infiltre-toi dans la terre avec les pluies nouvelles -

    c'est en vain que tu plonges ton visage en toi-même,

    tu ne pourras jamais le laver que dans l'autre.

    Sois la lame de la petite herbe,

    et tu seras plus grand que l'axe de l'univers.

     

    ô machines, oiseaux, feuillages et étoiles !

    Notre mère stérile réclame un enfant.

    Mon ami, mon amour d'ami,

    que cela soit terrible ou sublime,

    ce n'est pas moi qui clame, c'est la terre qui tonne.

     

                                                             Attila Jozsef

     

     

    © Gabor Kardos, 1997 (adaptation de Kristina Rady) pour la traduction

     

    Attila Jozsef - A coeur pur/ Fiction & Cie (Seuil) 2008