il est assis tout seul au milieu des autres avec sa figure un peu rose et sa peau luit sa voix est si faible
ses lèvres bougent à peine il dit des petites choses des petites choses du syndicat des détails, peu, pas
pourtant on sent bien comme une vague un mouvement de vague au fond, quelque chose de très calme qui demande à sortir à s’organiser à s’étendre avec toute la menace des choses comprimées qui soudain prennent beaucoup de place et dérangent
© lacalavera
Commentaires
Toujours debout et il parle il parle il parle
langue de bois pas morte
centralisme démocratique pas mort
les collègues écoutent
et il parle il parle
je sais que les collègues parleraient
ils disent un peu
ils ont plein de choses à dire
c’est la démocratie à venir
si l’apparatchik laissait la parole
mais il parle très très longtemps
pour dire peu peu peu…
ce texte au départ écrit à la suite d'AG lors des Grandes Grèves (!) de 2003 est aussi une manière d'éloge au petit syndicaliste
à la parole de l'homme seul (pas facile de la prendre cette parole, de l'emmener où l'on veut qu'elle aille)
souvent le seul à s'opposer dans les PME, le délégué du personnel parfois encarté à l'arrache à la CGT ou chez FO...
mais tu as raison aussi et on le sait bien, il n'est pas question de faire l'éloge de ce syndicalisme stratégique qui se mesure à l'aune des élections aux commissions paritaires
et puis dire et redire aussi qu'il existe un syndicalisme différent chez les copains de la CNT où à Sud (un petit peu...)