multiplication des voies chacun a sa route
elles tournent se croisent se chevauchent se coupent
elles vont partout
nostalgie des cavées des drailles des traverses
que l’on prenait en sifflotant les yeux calmés
ces passages n’intéressent plus les hommes,
ils leurs préfèrent des flux connectés
qui saturent les sens,
la ronce y va les rameaux ont pris une ampleur inquiétante
ne subsiste qu’une impression de chemin
quelque chose que les corps auraient laissé
en passant
une direction
comme la fuite d’un animal
avant que les bois se referment.
Un jour je le sais nous vivrons avec les bêtes
© Lacalavera
monsieurdimo
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Chants de la Terre gaste (2)
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Chants de la Terre gaste (1)
A la jointure des villes et du vent,
Peau grise coulée qui recouvre
cette terre n’est pas la nôtre
pourquoi vivons-nous sur cette peau grise ?
homme en pot
depuis quand
depuis quand n’avons-nous pas marché
herbe humide de rosée
nu sur la terre nue
senti sa texture l’onctueux l’odeur
homme de peau coupé
découpé tout oublié
reprogrammé
Les machines lui font comme une aura
elles tournent pour un dieu nubile
© Lacalavera
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Méditerranée
La Méditerranée de Maillol à les boules
tous ces noyés lui font comme un collier
yéménites aux yeux de khôl
libyens de Syrthe ou de Misrata
nigériennes au dos rayé de bleu
somaliennes à longue queue
soudaniens au visage peint
tous marins éphémères prélevés par les loups
la mer garde tout
Ces lumières au loin ce sont les yeux des morts
ils brillent une dernière fois
éclairant les chemins creux
entre les vagues et leurs métamorphoses
Chaque mort en mer est un fusil
©Lacalavera
© Illustration Blue Rabbit