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poésie - Page 27

  • Charlie et la chocolaterie

    Photo 051.jpgà la mi-temps j'ai pris l’ascenseur social

    il n'y avait pas grand monde dans la cabine

    ils ne payaient pas de mine

    et tous s'arrêtaient aux étages intermédiaires

    ils avaient de l'envie en contemplant les chiffres lumineux des niveaux supérieurs

    du désespoir quand ils sortaient sur un nombre impair

    je suis descendu au dernier avec mon masque de domestique

    il y avait des ducs et des barons de jeunes princes et leurs mignons des courtisanes et aussi quelques femmes redoutables

    j'ai vu des ménestrels des jongleurs des assistants des experts

    ils avaient des plumes dans les cheveux et de l'or aux doigts

     

    dans les cuisines on traînait le corps du philosophe

    il avait dit la démocratie est malade et cela métastase

    et tout le monde s'en contrefiche !

    massage cardiaque disaient les uns

    apoplexie criaient les autres

    puis on le laissa là

    dites-nous où est le pouvoir ?

     

     

     

     

    *  artiste anonyme (murs de Cadaques)

  • dans l'aquarium

     

    Dernier tour, c'est l'heure.

                               

                                                                      Ils sont sortis.

     

                                Il en vient de partout.

                               

             Yeux nez bouches multipliés

    Yeux nez bouches multipliés

     

                                          au diapason des trottoirs

     

     

                                                                               au diapason

     

     

                                          à partager le mélange;

                                          plongeurs et putes mêlés

     

     

    dans l'aquarium,

    l'amour seul est légalisé.            

     

     

     

     

    © Lacalavera

     

  • les écorchés vifs

    614.JPGRécupération des marges

    l'Etat publicitaire en cours y excelle

    qui n'a de cesse de s'appuyer sur les productions culturelles pour construire son discours éolien

    du vent nous produisons du vent

    et des discours

    une énorme bulle de discours

    allant gonflant se dilatant

    se nourrissant d'elle-même dans l'infinie bibliothèque des mots creux



    où sont passés les artistes les maudits les écorchés-vifs

    quand les artistes ne deviennent subversifs qu'à l'occasion de manifestations catégorielles

    l'Etat publicitaire a gagné

    on comprend mieux le silence d'un Banski

    maintenant le moindre collectif de rue demande des locaux, revendique sa friche industrielle rénovée à prix d'or par les architectes producteurs de discours

    les artistes sont parqués,

    les artistes sont gentils

    plasticiens scotchés dans leurs squatts officiels

    écrivains, poètes à leur Comédie du Livre

    mucisiens du même festival

    vous ne trouvez pas cela obscène ?

    L'Etat publicitaire a transformé les artistes en techniciens du spectacle et du divertissement



    de quand date votre dernière émotion d'art ?

    Soyons irrécupérables !