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on nous avait il me semble dessiné un autre futur
avec des couleurs plus voyantes
c'était un film d'animation sorti des studios Pixar
après le générique de fin l'écran noir
une grosse arnaque
sur la bande-passante les voix différentes se font nues
une cacophonie brouille les rares messages
déclinaison ad nauseam du même divertissement
d'urgence relever le rire
La manif est entrée dans le quartier pourri et tout le monde a changé son visage
Les murs nus des petites rues en ruines les joues trop rouges des enfants
et la surprise dans les yeux aux seuils des boutiques aux balcons
pauvres balcons des familles penchées.
La musique nous précédait comme un point d’appui
elle portait nos gorges serrées
Un couple de junkies commente le défilé, de vieux arabes applaudissent
des clameurs montent de la foule, on s’interpelle
des cris fusent des youyous des yodels
on voudrait tant faire que cela dure que cela monte
Place Rigaud, deux vieux magnifiques à leur fenêtre drapés dans le rideau bleu
© lacalavera
le théâtre des opérations s'est déplacé le champ d'honneur a son espace dédié dans sa boutique en peau de pixels
où s'effectuent des manoeuvres des mouvements de capitaux de division de dividendes
où s'élaborent les démissions les délocalisations les backchichs les banqueroutes
comme des pions qu'on avance...
un nouveau jeu ?
non, LE JEU
celui de la conquête du pouvoir
celui de la domination du monde
et cette guerre d'un nouveau type ne fait pas de victimes directes
c'est juste, elle nous ramène à ce que nous sommes
à ce que l'on veut que nous soyons
des hommes nus écrasés par des machines
© lacalavera