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  • mon clochard et moi

     

     

    cela fait bien cinq ans qu’on se connaît mon clochard et moi on se croise tous les jours à la même place qu’il fasse chaud qu’il fasse froid il est le premier debout au feu rouge de l’avenue sur la place dans la ville le soleil le froid et le vent ont recuit sa peau et moi je ne vaux guère mieux parfois même j’ai l’air plus vieux plus usé plus sale à la corde et les poches sous les yeux on se voit on s’envoie des messages de fumée de haine des regards abattus d’esclaves modernes

     

     

     

     

     

    © lacalavera

     

  • allez les kids (3)

    la Tunisie de Ben Ali, c'est un peu comme l'Espagne de Franco au début des 70's. Les ouvriers allaient y claquer leurs congés payés et à l'arrière de la Renault 16 familiale les enfants que nous étions ne comprenaient rien à ces A cerclés ni au nom de Puig Antig écrit sur tous les murs en lettres de sang

     

    La volonté de vivre

     

    Lorsque le peuple un jour veut la vie

    force est au destin de répondre

    aux ténèbres de se dissiper

    aux chaînes de se briser...

     

    Souffle alors un vent violent dans les ravins,

    au sommet des montagnes et sous les arbres

    qui dit :

     

    "Lorsque je tends vers un but

    je me fais porter par l'espoir

    Oublie toute prudence

    je n'évite pas les chemins escarpés

    et n'appréhende pas la chute

    dans les flammes brûlantes.

    Qui n'aime pas la montagne

    vivra éternellement au fond des vallées"...

     

    Abbou el Kacem Chebbi

     

    Le poète aurait-il bu le thé brûlant en compagnie de cette étrange ministre des Affaires Etranges qui déclarait hier que "le savoir-faire, reconnu dans le monde entier, de nos forces de sécurité, permet de régler des situations sécuritaires de ce type et...dans le cadre de nos coopérations d'agir pour que le droit de manifester puisse se faire en même temps que l'assurance de la sécurité."

    Que ne ferait-on pas pour ses amis ? De Tarnac à Tunis, la même obsession.

     

     

     

  • dîner de rebelles

    Michel Houellebeck à table avec le président Sarkosy, à table avec David Kersan au palais de l'Elysée, l'agent littéraire de Maurice Dantec et animateur de l'e-revue "Ring"...ces deux auteurs ont bien des choses en commun et leur positionnement politique est assez proche

    Dantec placardisé suite à son soutien au Bloc Identitaire (www.bloc-identitaire.com) semble bénéficier depuis quelques mois d'un retour en grâce dans certains milieux littéraires...

    par contre tout sourit à Houellebeck, plus habile et plus prudent, on parle volontiers à son endroit d'anticonformisme ou d'attitude rebelle... Michel Houellebeck a beaucoup d'amis

    c'est vrai j'avais bien aimé son premier roman (Extension du domaine de la lutte) moins déjà le second (les particules élémentaires) mais il était assez drôle

    après ses autres livres me tombent des mains avec un sentiment croissant de malaise...de la haine au pistolet pour faire bref, ce type n'aime pas la vie

    et je ne sais pas pourquoi me revient en mémoire le cri de ralliement des phalangistes espagnols, des fascistes...viva la muerte

    j'exagère comme toujours mais l'air du temps commence à sentir, cela remue dans la vase, on distingue des mouvements, une stratégie

     

    les rebelles d'hier étaient confédérés et esclavagistes, ceux d'aujourd'hui (allez faire un tour sur rebelles.info) sont dans le sillage d'Eric Zemmour

    de la droite extrême déguisée en droite dure, des héraults de l'Europe blanche et chrétienne, des islamophobes décomplexés, anti blacks, anti gays et bien sexistes, bref des petits gars bien de chez nous, saucisson et vin rouge qui croient encore aux valeurs de la France éternelle fille de l'Eglise et versent une larme en pensant aux années trente, au Maréchal et à Vichy...

    il va y avoir du sport