1) Inondations gigantesques pluies diluviennes les adjectifs manquent pour décrire ces catastrophes dites naturelles qui surviennent assez régulièrement depuis une vingtaine d’années. Cette année le Pakistan, l’Australie, la Colombie, le Brésil, l’Afrique du Sud ont été touchés Il n’y a pas plus circonspect qu’un météorologue pas plus prudent or pour la première fois deux équipes viennent de reconnaître la responsabilité des émissions humaines de gaz à effet de serre dans la survenue de ces épisodes extrêmes, c’est dans la revue « Nature » de Février (Francis Zwiers de l’université de Victoria, Canada & Pardeep Pall de l’ Université d’Oxford) …inutile de préciser qu’on s’en doutait déjà mais cela fait du bien de le dire. Le plus intéressant vient de la méthode utilisée, la masse de calcul nécessaire aux simulations étant au-delà de la capacité des supercalculateurs, les chercheurs ont mis à contribution des milliers d’ordinateurs individuels travaillant en réseau durant le sommeil de leurs habituels propriétaires (et participant bénévolement à l’opération bien sûr).
2) Les pays émergents ont faim et soif de matières premières il faut nourrir les machines de ces ateliers du monde alors ils rejouent la même pièce que l’Occident mais un siècle plus tard (mais le Vieux Monde n’est pas en reste, vertueux devant les caméras, vite oublieux devant les contrats)
Alors le pillage continue, le lithium en Bolivie, le cuivre au Panama, le coltan au Congo et les schistes et les sables bitumeux un peu partout mais surtout au Canada
Et partout des arbres coupés
Ils n’ont rien compris ou ils s’en fichent, la question reste ouverte on sait que la planète ne tiendra pas un second round, la planète ou ceux qui s’agitent dessus
Il serait bon à ce propos de relire James Lovelock, bien loin d’être le rêveur new-âge auquel on a bien voulu le réduire
3) L’Orient est dans la rue, le Proche et le Moyen, du Maghreb au Machrek, ce printemps arabe et pas seulement est surtout une excellente leçon et une piqûre de rappel, malgré tous nos moyens de communication et de connaissance l’avenir nous reste une Terre inconnue, ce printemps nous ne l’avions pas vu venir, les arabes rangés dans des boîtes avec des étiquettes, cette vision du monde bien pratique et statique a volé en éclats, fausses nos certitudes et fausses nos représentations, inutiles nos outils incapables de sonder l’épaisseur et la complexité du réel et d’en rendre compte et cela continue à longueur de pages nos ratiocinations nos discours à retardement la main sur le cœur nos longueurs d’experts alors qu’
ils sont descendus dans la rue sans discours sans théorie sans leaders juste un peuple qui descend dans la rue et occupe son espace et pousse son dictateur dehors rien que cela est une leçon une révolution
Il n’y a guère que dans nos démocraties où l’on peut défiler être trois millions sans que rien ne change cela devrait nous donner des idées
Bien sûr l’avenir n’est pas écrit et de destin des peuples est un torrent de larmes mais ce printemps méditerranéen est la plus belle chose qui soit arrivée à l’humanité depuis longtemps.