et si on allait à Kiev ce week-end ?
bien malin celui qui sait si quelque chose de fondamental n'est pas en train de bouger là-bas ?
l'histoire glousse
en novembre 1989 une fille m'avait demandé de l'accompagner à Berlin
cela ne se refuse pas mais j'avais refusé et quelquefois il m'arrive de le regretter
à quoi cela tient une vie ?
alors Kiev au départ de Marseille c'est 30 heures de bus
30 heures d'autoroute dans l'Europe pacifiée
flashs des lampes à sodium haltes dans des chiottes improbables stations-service universelles, visage blafard dans les miroirs mains jointes sur les gobelets fumants et ce ruban d'asphalte qui n'en finit pas de couler
panneaux gyrophares frontières on passe comme une lame de cutter... Gênes, Trieste, Zagreb, Budapest
et on arrivera cassés cotonneux dormant debout dans le froid du matin et la brume qui monte du Dniepr mais bien vite l'adrénaline nous cueille on se relève vivant il y a dans l'air
l'électrique sentiment
place Maïdan les flics ont des airs de robocops les drapeaux cloquent
une belle brune chante dans un mégaphone
...allez tu rêves vieux chien, va te coucher
Commentaires
Bah ! La grande histoire ainsi que les petites sont faites d’occasions perdus et de coches ratés. Bien sûr certains sont meilleurs que d’autres à ce jeu ; d’aucuns insatisfaits répètent le « ça aurait été bien », d’autres se consolent avec l’à venir et ses promesses ; une brune, une révolution ? L’union européenne est-elle une promesse ? Les prévenir peut-être ?
Allez « Monsieur Richard, un dernier, pour la route… »