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  • les barbares

    étron fumant la horde

    ils ont marché dedans

    je rêve

    avec leurs crêtes et le vin blanc

    qu’ils boivent

    courbés, vacillants

    vers le sol, la terre

    et les chiens devant

    les tirent




    © lacalavera

  • gauche on vs gauche off

    Ce sont de grands acteurs ils ont  avec leurs confrères du spectacle le même rapport à l’image la même exposition à la lumière la même attirance pour les rampes les marches les ascensions et cette image donnée est un produit d’appel la porte d’entrée du château des merveilles

     à chacun de leurs sourires SarkosycommeHollande  crient Aimez-moi !

    mais

     il faudrait revoir ces règles du jeu ou les assortir de conditions préalables

    Par exemple que l’élu qui sortira du lot puisque censé incarner la Nation soit dépouillé de ses biens ou encore brûlé en Place de Grève à la fin de son mandat comme le bonhomme carnaval

    Après tout ils incarnent une certaine idée de la souffrance leurs visages sont intensément graves à la démesure de la crise qui les porte ils traînent comme un mal  l’enterrement des illusions la mort de l’espérance droite trad comme gauche on

     

    Tiens ce sera passé à la trappe avec l’actualité morbide de ce week-end mais

    quelqu’un qui dit représenter la Gauche mais vous savez la gauche off, celle qui ne comptait plus qui était démodée hors d’âge, ringarde quoi…oui, Mélanchon

    il nous propose une insurrection citoyenne, une sorte de coup d’Etat en somme et personne ne dit rien ?...mais (Mai) déjà on se prend à rêver et ce rêve nous fait du bien

     

    mais que fait Michèle Alliot-Marie ?

  • rondes de chiens la nuit

    L’opacité de la devanture ne présageait rien de bon, quant à l’intérieur, c’était ambiance salle de classe avant l’arrivée du professeur. J’ai serré quelques mains.

    Il fut question des fafs. Les élections approchaient, les nazillons s’agitaient poussés par un vent mauvais. Suivirent divers témoignages, des informations d’autres groupes. Les fafs, ils avaient dû atteindre des abîmes, des zones extrêmes où plus rien ne pousse. C’est ça qui les faisait avancer. Ils se prenaient pour des aventuriers dans le désert hostile de leurs pensées. Des guerriers agités par la haine de tout ce qui bouge en dehors du cadre. Ils avaient comme représentation du monde un schéma quasi religieux, des fondations coulées dans la préhistoire de l’humanité. Et puis, il y avait tous les autres, qui avançaient masqués, un peu par procuration, la foule encore silencieuse qui diffusait dans l’air son aigreur et bientôt par contagion sa haine de l’autre et de soi, de l’autre surtout, c’était plus facile.

    Mes frères, il fallait les démolir, les fracasser, les déchouquer, les renvoyer dans cette boue originelle d’où ils n’auraient jamais dû sortir. Ce bouillon, cette purée avec des bulles. On imaginait là-dedans toutes sortes de créatures, les unes à peines ébauchées, des avortons, des têtards, des chimères et les autres quasiment terminées qui attendaient le ticket d’entrée pour débouler.

    Elles avaient des dents longues ces créatures. Il n’y avait pas trente-six façons d’en venir à bout. Il fallait leur rentrer dedans, leur rentrer dedans. Ainsi parlait le professeur.

    On commençait à être un peu réchauffés. On bougeait les pieds, on aurait peut-être pu danser, un truc un peu chaloupé à la manière des gospels mais je pense que ma motion n’aurait pas été majoritaire.

    Le faf, c’était quand même la culture réduite à la collection des ronds de bière. Tiens, j’aurais bien voulu quand même en tenir un entre quatre yeux, un qui serait bien sec, peut-être même un peu vieux et lui parler. Mon faf, comme d’autres avaient un dalmatien, une sorte de parrainage en somme. Voir s’il y avait quelque chose dedans et puis lui apprendre des mots nouveaux chaque jour, lui montrer des toiles de maîtres. Peut-être qu’il pourrait évoluer comme ça, par capillarité. On ne leur parlait jamais. J’étais bon pour la rééducation.



    extrait de "Rondes de chiens la nuit"


    © lacalavera