le monde est une route bordée de palissades où des marchands d'oiseaux glissent sur leurs vélos
ils vont et viennent et nul ne les remarque mais ils vendent énormement
que l’un d’eux meure, il est aussitôt remplacé le jour suivant, il y a des jeunes et des vieux
mais les jeunes sont de plus en plus vieux.
maman dit qu’il ne faut pas se plaindre, qu’il y a des gens plus malheureux
le monde est une route et sur les palissades s'affiche un visage
celui du capitaine de l’usine de cages
on le dit poussé bien poussé on les devine derrière comment peut-on ainsi rester collé
le monde est une route il y a des trous dans la palissade on y voit des gens qui parlent de nous on ne les a jamais rencontré. Je préfère ne pas regarder. J’ai acheté dernièrement un petit Fou de Bassan. Il a les yeux bleus.