Ronde de nuit avec chiens et treillis (*)
Après la rue, les magasins, les bureaux, les usines, l'habitat privé est gagné à son tour par la vidéosurveillance.
Paul G.B. de la FNC (Fédération Nationale de la Construction)
- Depuis quelques années, tout cela se développe beaucoup. Le stade intermédiaire, celui du visiophone, est dépassé. Il faut désormais des caméras dans les parties communes.
A Toulouse, une expérimentation grandeur nature dans une dizaine de lotissements modèles semble inaugurer les standards de demain. Là-bas,en plus de l'enceinte hermétique, des interphones, du gardien-jardinier "qui connaît les habitudes de tout le monde", des rondes de nuit avec chiens et treillis, sont installés des caméras dont les images aboutissent directement sur le téléviseur de chaque appartement, à partir d'un canal présélectionné. C'est le principe de la "sécurité active".
Braquées sur tout l'espace public, ces caméras permettent à chaque résident de surveiller l'ensemble de la propriété, de connaître, non seulement les intrusions, mais aussi toutes les allées et venues.
Les promoteurs
- La vidéosurveillance recrée une proximité, cela établit des liens de voisinage et de solidarité.
Chez Bentham Institute, on explique qu’il y a eu un renversement de tendance, maintenant la demande est là. Notamment dans le secteur HLM où 5000 logements, sont déjà concernés, à Bagnolet, Marseille, Lyon, Grenoble...Grâce à une simple antenne co-axiale de télévision, les images du parking, du hall d'entrée, du bac à sable, de l'arrière de l'immeuble, sont diffusées sur la télévision de chacun.
« On craignait des dérives, mais non. Depuis les deux-trois ans qu'elle existe, la co-surveillance a développé la convivialité. Comme dans les villages, il y a toujours quelqu'un derrière le rideau. »
(*) Merci à Jean-Paul Besset et à Pascale Kremer pour la version originale de cet article (Le Monde 15/05/1999)