Vers la fin de sa vie, l'écrivain britannique de SF se penche sur l'univers pavillonnaire dans lequel il réside et cela donne "Que notre règne arrive"
un cauchemar (mais avec un humour très british) dans une banlieue de Londres entre les bretelles d'accès aux autoroutes et les voies rapides, un paysage d'entrepôts et de stades que la beauté a fui
où les clubs sportifs ont pris le pouvoir, communiant dans l'amour de la compétition et des vociférations connexes et dans la haine des étrangers
il n'y a plus de politique, la publicité et les indices de consommation bornent une sorte de fascisme mou qui s'installe porté par l'ennui et l'absence de désir
ce vide abyssal de l'existence des banlieusards que symbolise l'énorme Centre Commercial à la fois temple consumériste et centre de la vie sociale...
c'est un roman d'anticipation mais on y est presque !
(*) Que notre règne arrive /J.G. Ballard (Denoël, 2007)