Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

La calavère - Page 93

  • mémoire-cache

    variable d'ajustement

    mesure d'éloignement

    reconduite à la frontière

    disparition progressive

    écrasement des fichiers

    effacement de la mémoire-cache

    décontextualisation

    transfert définitif des données

    dématérialisation

    numérisation du sujet

     

     

     

     

     

    © lacalavera

  • magouilles et défilé

    des journalistes cambriolés

    un travail de spécialistes

    pendant que nous défilons pour les retraites

    un singulier pervertissement est en route

    un pragmatisme poutinien

    un esthétisme berlusconien

    une sorte de néofascisme à la sauce aigre-douce

    torsion de l'état de droit

    distorsion du pacte républicain

    où va-t-on ?

     

    dans le même temps le F.N. revendique aujourd'hui 75 000 adhérents (140 000 pour l'UMP)

    en augmentation de 30% sur un an

    hasard du calendrier  ? machialévisme ?

     

    en marge des affaires nous défilions dans les rues et c'était bien

    c'était inespéré mais

    nous nous sommes clairement trompés de cible

    rebondissons !

  • allez les kids !

    Au quartier, ils avaient enlevé les carcasses des voitures. Il restait les négatifs sur le bitume, plastiques fondus, amalgames. Les pneus en se consumant avaient semé quelques poignées de cheveux roux.

    Cela cognait toujours du côté de l’usine à pain. J’avais la tête pleine d’air et de lutins, je me suis laissé emporter par la houle.

    J’aimais bien courir avec eux, c’était tonique. Ceux-là étaient beaucoup plus jeunes, des bandes des cités venues pour s’amuser avec les bleus. Ils avaient tous des cagoules, de grands survêts ou des bombers colorés. Un grand black m’a dévisagé avec insistance, c’est sûr, je faisais pas partie de la tribu, mais j’étais toléré. Ils étaient plus rapides, plus mobiles, plus violents et faisaient des trucs très risqués. Ils s’approchaient très près, à toucher et surtout, ils cassaient tout, les grandes vitrines qui s’effondraient d’un seul bloc et s’éclataient au sol, une vague de petits éclats blancs, quelque chose d’un sérac qui se décroche avant d’exploser.

    Je faisais rien de spécial, courir, me baisser, éviter les cuillères des grenades et les pavés que relançaient les bleus. J’ai aidé à démonter une baraque de chantier, à renverser un container, des trucs pratiques et surtout, j’ai poussé avec eux, renversant quelques voitures, ça, j’aimais bien, cela me faisait du bien de retourner des voitures, quelque chose comme une revanche familiale. Chez moi, ils bossaient tous dans l’automobile, à l’usine, ouvriers qualifiés, techniciens, deux générations, peut-être trois, le poids, l’attraction, quelque chose qui se tasse à l’heure de partir au boulot, alors forcément, cela m’avait un peu marqué cette fatalité là, moi qui avais échappé aux machines.

     

     

     

     

     

    ® lacalavera