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patrice follenfant - Page 31

  • le collier

                                        on a toujours sur le cou le collier

                                        licou, licol, la bride aboutie

                                        avec juste assez de mou,

                                        pour séduire;

                                        et puis,

                                        la lutte aidant,

                                        les grandes idées, ces sommets

                                        que l'on gagne en grognant

                                        toujours accompagnés,

                                        le collier s'est amélioré,

                                        truffé d'antennes, d'interfaces,

                                        de rires à la télé

                                        à grands gosiers;

                                        mais la poigne n'a pas changée

                                        avec au bout prise au cou la tête de chien dans son collier

  • petit départ

    on a                   

    demandé           

    une minute         

    et tous                         

    se sont                        

    arrêtés

     

    de marcher                  

    de monter

    ou de descendre

    de parler

    d'emmerder

     

    chacun avec sa fêlure au bord de l'autre

    on se serait cru au matin d'un premier long voyage

     

  • rue du Landis

    On s’en retournait souvent par la rue du Landis.

    c’était pendant la guerre l’ennemi tirait nous n’avions que nos petites mains à poser partout.

    On tombait dans tous les trous.

    Les mots des images passaient de plus en plus vite.

    Nous vivions des temps pourris.

    La terre

    gorgée rendue

    verte

    la moisissure les boîtes

    y poussaient de travers et c’était écrit tout petit.

    Ils disaient

    il n’y a plus

    de distinctions

    de classes

    de catégories

    de secrets

    la traçabilité c’est la liberté

    il n'y a pas d'alternative !

    Nous en devenions transparents

    il fallait aller de l’avant mais devant c’était plein de tickets grattés

    les immeubles étincelants abritaient des armées de petits cadres tous pareils


    les caméras tournaient la circulation des flux Nous savions.

    Y-avait-il encore une vie en dehors du numérique ?

    Tout nous agressait, nous restions vissés par la peur à nos écrans de contrôle.

    Les trajets pour trouver, les magasins à 10 francs, les affiches, les bagnoles, les verres teintés, tous ces nez pointus.

    Nous étions effrayés. Nos signaux non verbaux s’éparpillaient dans l’espace, affolant des créatures en tous points semblables à nous.

    Nos vieux, lestés de caméras numériques débarquaient aux antipodes emmerder les derniers papous,

    traversaient des forêts vierges de tout remous, les nouveaux sanatoriums.



    Nous prenions des substances

    pour ne pas mourir, pour ne pas

    tout simplement et retenir les couleurs

    ne serait-ce qu’un peu raviver la flamme.

    On nous avait dessiné un monde. Nous commencions à aimer les personnages,

    l’histoire était intéressante et puis c’est parti. On n’a pas su écrire la suite et l’ennemi est revenu plus fort.

    Notre croissance est bloquée la rage fait comme une boule dure