des colonnes de tracteurs, on dirait le même modèle tout droit sorti des chaînes de montage et ils avancent au ralenti dans la ville c’est puissant un tracteur, une armée comme ça, elle pourrait tout renverser, il faudrait lui envoyer des chars, mais non, les flics repoussent les gars un peu trop méchants, la matraque est molle, on voit un manifestant chercher la petite bête il provoque un peu, d’autres envoient des pierres ou autre chose bien haut dans le ciel, le geste est superbe, universel et c’est tout les agriculteurs ne veulent pas la révolution ils désirent juste être entendu par le parlement
le ministre parle il est élégant il parle doucement et ponctue la fin de ses phrases d’un sourire ce sont pourtant des choses graves une profession entière des dizaines de milliers de personnes sont au bord du gouffre inutile de mettre le son, son costume son sourire il est là
c’est idiot cette pensée, les grues soulèvent des cadavres de vaches, vaches pendues au crochet, blanches et noires, des montagnes de cadavres de vaches qui brûleront toute la nuit
un homme longe un bûcher gigantesque, sur des centaines de mètres le bûcher est surélevé on y voit des porcs bien gras, la panse en l’air, des milliers de cadavres de porcs qui brûleront toute la nuit
je pensais aux camps nazis
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