la ville elle vit c'est un organisme qui se multiplie par bourgeonnement
c'est une bête elle mange elle chie
elle tue aussi mais ceci doit rester entre nous
elle presse elle pousse sans cesse elle croît
elle brille elle attire comme un massif de fleurs
elle capture les yeux elle tient le fil et elle tire
c'est comme un cordon il y a des trucs dedans
qui circulent des animaux minuscules des cellules
elle aspire on se vide lentement on se fatigue
le rythme se sépare diminue il y a le battement
du cœur rien d'autre nous sommes nus dans la ville elle vit
© Lacalavera
Commentaires
Smyrne, Samarkand, Tombouctou, Rome, Cantor… « Nous entrerons aux splendides villes… » villes rêvées, villes fantasmées, villes des enfances volées, devenues cauchemar présent d’une civilisation technico-calculatoire : on ne joue plus dans la rue, partout autos, bruit, encombrement, pollution olfactive, lumineuse, horreur architecturale dans tant de quartiers… A la campagne ! Mais là aussi ça pousse de plus en plus et plutôt mal.
@Mécano ...
Cantor ? parfois j'ai des remontées de ville, une sorte de reflux gastro-oesophagien.
La ville je la vois maintenant comme un espace d'enfermement. On met tout le monde dedans et on ferme puis on les regarde s'agiter.
@ limprovist
Cantor, la capitale de l’empire galactique, une planète-ville (que de l’artificiel, plus de naturel du tout, cauchemar futur…); dans « Fondation » d’Isaac Asimov. Oui, vous avez malheureusement raison. J’aimais la ville, urbain d’origine mais ç’est devenu merdique.