de Damas je n'ai vu que le ciel et la mer de toits orangés percés par les tiges des minarets le soir tombait, nous attendions que ce vieux Tupolev de l'Aeroflot reprenne son vol, puis vint l'appel des muezzins et le temps suspendu au nom de dieu répercuté comme une vague dans la lumière dorée
syrie - Page 2
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souvenir de Damas
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homme coupé
de Syrie les nouvelles sont-elles bonnes ? comment le pourraient-elles alors que chaque jour on compte les morts par dizaines
et les enlèvements les arrestations les femmes violées les enfants torturés
il aura fallu attendre le XXIe siècle pour qu'un état institutionnalise la torture des enfants
mais l'insurrection s'étend, le régime est condamné
qu'est-ce qui vous pousse mes frères humains de Syrie à braver la mort à choisir un quotidien de souffrance et de peur plutôt qu'une vie sans histoire une petite vie avec ses joies et ses peines
pour une vie debout
sommes-nous debout ?
certes la situation n'est pas comparable
nous avons suivi une autre voie nos dictatures sont douces le sucre coule mais elles sont néanmoins implacables
elles ont pour nom BCE, grand Marché, finance internationale, orthodoxie comptable
elles ne tuent pas directement, elles figent...
mais si l'on avait ne serait-ce qu'un dixième de votre force de votre courage de votre détermination
nous sommes occupés
homme coupé
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des Brigades
je relis les " Carnets de la Guerre d'Espagne" de Mary Low et de Juan Brea (Verticales, 1997), cet élan fou de générosité, d'espoir, de solidarité qui vit naître les Brigades Internationales n'a pas (encore) fait de petits avec les révolutions arabes. Il y eut bien dans les guerres récentes en Bosnie, au Kosovo, en Afghanistan quelques mouvements mais dans un sens exclusivement djihaddiste, du moins me semble-t-il. Avec ce qui se passe en Syrie, les pays "frères" qui ont déjà fait le plus gros du boulot pourraient se sentir concernés mais non. C'est vrai aussi que les Brigades Internationales sont nées d'une conjontion historique formidable (proximité de révolutions prolétariennes, fronts populaires, avènement du fascisme) mais bon...comment dit-on chacun sa merde en arabe ?