la poudre aux yeux

vraiment il serait inconvenant de penser que ce bombardement de spots de pubs encadrant les émissions dédiées aux enfants

puisse avoir un autre but que de leur faire acheter d'appétissantes sucreries

du sucre encore du sucre mais qu'on apporte le sucre !

 

tout dressage procède de la volonté d'un dompteur

appelons-le coach

et d'une vision

 

si aucune étude n'a jamais démontré l'incidence de la télévision sur les achats compulsifs et l'hyperconsommation

il n'existe pas davantage de thèse sérieuse soulignant le lien entre la consommation et l'addiction en général

mais rien qu'un instant un instant la fenêtre de tir est étroite j'entrevois le rapport entre le téléchargement et la poudre qu'on s'injecte

qu'on sniffe qu'on fume on dérape

la piste est brouillée les cartes sont volontairement mélangées la dope est une marchandise comme une autre et de nombreuses personnalités en réclament la libéralisation j'entends qu'à Sevran les pas-de-porte s'échangent 25 000€ et ce sont des comptoirs où tout s'achète

 

une mesure libérale je vous dis il faut encourager la libre-entreprise

insidieusement se glisse l'image d'une souris blanche de laboratoire qui s'injecte elle-même sa récompense

et j'ai toujours trouvé cette image terrifiante mais

 

nos enfants agités mangent de la ritaline un barbiturique agrée par l'Education Nationale et les stages de Neuro-Marketing se ramassent à la pelle   

 

car les armes sont prêtes

les puces RFID dites communicantes sont au point

-il leur faut encore contourner l'odieux barrage des lois informatiques et libertés qui protègent la vie privée et la liberté du citoyen-consommateur mais avez-vous encore une vie privée ?-

 

croisées aux informations personnelles que vous laissez que nous laissons partout sur le Web ou dans les officines de com

 

il n'y aura plus de silence

plus d'angles morts

 

© lacalavera

 

 

no country for old man *

On se souvient des visions d’Artaud chez les Tarahumaras,

des voyages d’Huxley à dos de peyotl ou de la mystique new-âge mais déjà bien allumée d’un Castaneda.

On ne connaissait pas encore la salvia, la petite sauge qui monte et qui ne pousse que là-bas,

Neal Cassidy et sa bande de potes  partaient faire le plein de marijeanne de l’autre côté du rio Grande et le Mexique semblait être définitivement l’eldorado du décollage immédiat

L’usine à dynamite du monde occidental

Vous consommez nous produisons

nous produisons vous explosez

et nous sommes passés à une autre échelle…

nous savons que le commerce lié à la coke (production transformation transport vente) met une partie du monde sudaméricain à feu et à sang

que l’essentiel est destiné aux consommateurs nordaméricains

mais tout va bien les européens sont en passe de les rattraper

que l’on peut estimer la consommation d’une population urbaine donnée rien que par l’analyse des eaux usées dans les stations d’épuration

vous consommez nous produisons

et dans un ensemble touchant des voix avisées des voix d'experts s'élèvent à nouveau contre l'arrêt de la prohibition

toujours plus d’objets toujours plus de dope ces entreprises ces cartels de la coke cartels de la com l’agressivité l’efficacité la compétition le nombre de morts

 

penser que quelque chose de cette frénésie se loge dans la course dans la vitesse dans l’abondance il faut booster le choux upgrader le melon faire jaillir l'étincelle  pour trouver ce bleu il a fallu que je me pousse un peu a dit V V G la coke comme accélérateur de particules il faut il faudra augmenter la vitesse d'horloge de ton processeur mais s'il n'y a rien à moudre...

si les bouchers même chnouffés font encore et toujours des rêves de bouchers

 

et peut-être même que la dope participe à un mécanisme d'adaptation à la virtualisation du réel à l'instar de ces escargots qui accroissent leur albedo en changeant de coquille...la sélection naturelle privilégie les solutions avantageuses

quelque soit le process en cours nous glissons vers un barjoland à la Philip K. Dick

qui pensera à télécharger le mode d'emploi ?

 

 

 

 

 

* titre d'un roman de Cormack Mc Carthy