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il est peut-être temps de passer à autre chose, nation
ce mot sonne comme un ordre militaire
une esthétique du rassemblement
présenter les armes au drapeau anciens combattants
garde à vous les écharpes assorties les médailles le
culte des morts mais rien ne remonte l'ennemi est
dedans les démons croissent à l'ombre des idées
ce jour-là j'ai compris ils criaient ils criaient Öy mon dieu je crois jamais je crois
je n'avais vu les avais vu comme ça possédés pris emportés
j'étais avec eux j'étais comme eux alors, obligé, français j'ai
répété le mot je l'étais j'étais français, c'est ça ? comme eux ?
que cela pouvoir dire
Monsieur Taoufik Ben Brik,
journaliste, détenu n° 5707, bloc H,
aile 2, cellule 2,
prison civile de Mornaguia, Tunisie.
Jeu de pendu, chez nous aussi les libertés individuelles et collectives se réduisent et le monde politique
ne pense qu'aux élections à venir,
jeu de coucou, qui saura garder son siège ou prendre celui du voisin,
politique business, communication Grand Guignol -quand la dignité de la charge fait à ce point défaut-
cette élite starisée serait bien avisée de passer la main,
le peuple, cet avatar de la horde primitive pourrait comme quelquefois par le passé, être tenté de s'ébrouer...
mais je rêve, por l'heure nos vaillants moudjahidines s'attendrissent à l'approche des fêtes de Noël
et dorment d'un profond sommeil
la Belle peut dormir cent ans mais un réveil anticipé serait merveilleux.
Mondialisation des méthodes policières, un listing serait fastidieux,
cela va de la robocopisation des forces de l'ordre à la fabrication d'un ennemi intérieur,
bien sûr il reste la liberté d'expression, tout peut se dire et s'écrire
et l'on n'a jamais autant communiqué
tout se brouille, effet brouillard, effet brouillage
plus que jamais nous avons besoin de la voix des poètes